Réseau international de solidarité avec les chercheurs irakiens pour la paix et les recherches interdisciplinaires (RISIPRI)

 

 

Tribunes - 26 Juin, 2006, l'HUmanité

 Solidarité avec les universitaires d'Irak !

Appel

À l'initiative de l'Institut international de recherches pour la paix (GIPRI) s'est tenue le 16 février 2006 à Genève une journée de travail destinée à lancer le RISIPRI, Réseau international de solidarité avec les chercheurs irakiens pour la paix et les recherches interdisciplinaires. L'université Paris-VII Denis-Diderot a hébergé, le 10 mars, une seconde réunion de travail sur le même thème. Après une phase d'ajustement, de recherche de nouveaux partenaires, nous décidons d'en appeler largement aux chercheurs, scientifiques et universitaires de toutes origines à nous rejoindre.

 Pourquoi cette initiative ? Quels sont les objectifs ?

 La Mésopotamie, au coeur du croissant fertile, a été un berceau de la civilisation, celui de l'écriture, un phare de la pensée philosophique, juridique (le code Hammourabi) scientifique et enfin un centre de rayonnement de l'islam. Babylone est ce berceau de l'humanité qui domina la région sept cents ans avant notre ère. Bagdad est resté un centre de développement à travers toutes les vicissitudes de l'histoire coloniale. Elle se trouve aujourd'hui aux prises avec une situation de chaos. Une condition nécessaire est d'assurer aux populations concernées l'accès à de solides structures de formation dans les sciences de base et dans les technologies les plus actuelles, et de garantir à tous la sécurité physique et financière indispensable à leurs activités. Un État, qui ne se dote pas ou n'est pas en mesure de se doter de tels moyens, ne peut ni se développer ni assurer son indépendance.

 

L'Irak était quelque peu une exception au Proche-Orient. Malgré une dictature qui élimina de nombreux intellectuels ou les poussa à l'exil, grâce à l'affectation d'une partie de la rente pétrolière, il disposait de scientifiques ainsi que de l'essentiel des infrastructures d'un État moderne. Les infrastructures ont été détruites par les guerres et l'embargo. L'élimination de ses chercheurs en ferait rapidement un pays en voie de sous-développement. Quelle que soit l'opinion que l'on ait de ses gouvernements passés et actuels, il faut aujourd'hui protéger le corps des chercheuses et des chercheurs. Les guerres et l'embargo ont coupé la communauté scientifique irakienne du reste du monde universitaire international. Les médias ont peu évoqué les assassinats ciblés dont les scientifiques et universitaires irakien(ne)s de toutes confessions, communautés et disciplines font l'objet. Quels que soient les auteurs de ces crimes, la liberté d'un peuple est en danger. Nombre d'intellectuel(le)s sont en exil, par suite des guerres, de l'embargo et de l'occupation actuelle, ou empêchés de travailler librement tant à cause de la dégradation de leurs conditions matérielles qu'à la censure de milices extrémistes. Les femmes sont davantage encore victimes de ces conditions déplorables, dans un climat de violence où prospère l'obscurantisme, même si la vie intellectuelle, la recherche et l'enseignement continuent tant bien que mal. La mutilation de l'université irakienne nous blesse tous.

 La constitution du RISIPRI a un double souci :

1) sensibiliser et mobiliser la communauté scientifique internationale à la question irakienne ; 2) entreprendre et mettre en place des projets communs avec et pour les Irakiens afin de faciliter leur mobilité et les assister à réintégrer un réseau de recherche international. Le RISIPRI est organisé en portails où chacune des institutions apporte ses compétences. La charte du RISIPRI, disponible sur le site du GIPRI www.gipri.ch, http://www.gipri.ch/, présentant les objectifs et les moyens d'action du RISIPRI constitue la base commune à nos actions respectives.

 Pour tout contact :

risipri@gipri.ch, mailto : risipri@gcsp.ch.

 

(*) Premiers signataires

Altvater Elmar, professeur, Université libre de Berlin, Allemagne

Baudoui Rémi, professeur, Institut d'urbanisme, Grenoble, France

Barampama Angelo, géographe, université de Genève, Suisse

Becker Johannes, université de Marburg, Allemagne

Chanson-Jabeur Chantal, directeur adjoint du laboratoire SEDET, université Denis-Diderot, Paris VII, France

Chemillier-Gendreau Monique, professeure émérite de droit public et sciences politiques, université Paris-VII, France

Cherif Ferdjani, professeur, université Lumière - Lyon-II et directeur de recherche, la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Lyon, France

Chilton Patricia, professeure, université d'East Anglia, Royaume-Uni

Chilton Paul, professeur de linguistique, université d'East Anglia, Royaume-Uni

Collin Denis, philosophe, université de Rouen, France

Comeliau Christian, professeur émérite, IUED, Genève, Suisse

Cresti Frederico, professeur à l'université de Catane, président de la Société italienne pour les études sur le Moyen-Orient, Italie

Dimitris Uzunidis, directeur du laboratoire RII, université du littoral, France

Fontanel Jacques, vice-président, université Pierre-Mendès-France, Grenoble, France

Galice Gabriel, directeur du GIPRI, Genève, Suisse

Groom AJR, professeur émérite de relations internationales, université du Kent, Canterbury, Royaume-Uni

Harigel Gert, docteur en physique, retraité du CERN, Genève, Suisse

Hébert Jean-Paul, École des hautes études en sciences sociales, Paris, France

Jänchen Yvonne, sociologue, universités de Genève, Neuchâtel, Lausanne, Suisse

Kauffmann Mayeul, docteur en économie, représentant français du Network of European Peace Scientists, Grenoble, France

Lakjaa Karim, doctorant en droit international, université de Reims, France

Mestrum Francine, chargée de conférences, Université libre de Bruxelles, Belgique

Pohl Ursula, avocate et lectrice, université de Mannheim, Allemagne

Remacle Éric, professeur, Université libre de Bruxelles, Belgique

Rochat Florian, directeur du CETIM, Genève, Suisse

Siroli Gian Piero, chercheur, université de Bologne, Italie

Sommerfeld Walter, professeur, université de Marburg, Allemagne

Stroot Jean-Pierre, professeur honoraire, retraité du CERN, président du GIPRI, Genève, Suisse.

 

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